les chocolats Bean to Bar français

, par France Nahum Moatty chocolatez-vous membre, Nadège chocolatez-vous membre

Notre fidèle membre Nadège nous présente les chocolats Bean to bar   français. L’année dernière elle nous avait fait une présentation sur les chocolats du Commerce équitable. Cette conférence dégustation s’inscrit dans le prolongement de cette thématique.
La fabrication Bean to bar   s’inscrit dans un circuit court. Aller vers les sourceurs du cacao pour être au plus proche de la production. Les chocolatiers vont approfondir leurs connaissances sur la fève et sur son aspect botanique.
Le cacao est la 3e matière première alimentaire cotée en bourse. Moins de 2 % de la production mondiale provient du commerce équitable, 58 % des producteurs vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de deux dollars par jour. En revanche les multinationales détiennent 40 % du stock de la production. Le commerce équitable vise à dénoncer les pratiques abusives du commerce international. Ils veulent prouver qu’on peut faire autrement en développant un modèle alternatif du commerce solidaire
PACARI, TREE TO BAR, ont leur production qui reste pour 70% dans les pays producteurs. En octobre 2021, une charte est signée pour un cacao durable. Cette charte est nommée Frisko par le gouvernement français. Leur objectif est de promouvoir un cacao zéro déforestation, pas de travail des enfants et améliorer les revenus des planteurs. Les Chocolatiers engagés sont partenaires de cette charte. Il persiste cependant une zone d’ombre au sujet des pesticides qui n’a pas été abordé et qui nuit à la biodiversité et abîme l’écosystème.

pochette du livre de Frédéric Amiel
Petite histoire de la mondialisation à l’usage des amateurs de chocolat
Frédéric Amiel

Nadège fait référence à un article de Frederic Amiel « Petite histoire de la mondialisation à l’usage des amateurs de chocolat »
Dans un second temps elle définit les critères du commerce équitable

  • Achat direct aux coopératives
  • Paiement d’un prix équitable
  • Préfinancement partiel de la production
  • Relations commerciales à long terme
  • Conditions de travail sécurisées
  • Respect des critères écologiques

Les ONG octroient une assistance financière et technique aux organisations de producteurs. Aujourd’hui l’association des chocolatiers Bean to bar français représente une dizaine de chocolatiers qui respectent la transparence, 100 % de leur production est issue de cacao Bean to bar  . Ils partagent leur expérience et la mutualise.
Leurs valeurs :

  • Fabrication sans sous-traitance
  • Pas d’ajout d’additif
  • Privilégier les fèves issues des espèces de cacao dites « natives »
  • Mutualisations de moyens
  • Partage de leurs connaissances

Ce sont des chocolatiers jeunes qui se retrouvent pour partager leurs expériences lors de summer camps annuel. Ils voyagent ensemble dans les pays producteurs
Des noms tels que

Alain Ducasse et Christophe Michalak rejoignent les chocolatiers engagés.
1,5ML d’enfants qui travaillent dans la filière cacao.
Des projets se développent pour rénover les écoles
À l’Équateur, la peine de mort est appliquée pour ceux qui font travailler des enfants sans respect. Mais malgré cela de nombreux enfants restent esclaves et prisonniers.
La consommation de chocolat du commerce équitable augmente de façon exponentielle. En France, on passe de 35g à 300g de cacao et les revenus des producteurs s’améliorent au fil du temps
Après cet exposé bien mené, Nadège nous avait fait parvenir sa sélection de chocolats reconnaissables par des petits papiers de soie de couleurs différentes. Un travail minutieux qui a été réalisé avec l’aide de sa fille Chiara.
La plupart des tablettes provenant de Jardin chocolat, de Shoukâ ou de la Baleine à cabosse

  • Le premier est une tablette À 75 % c’est un Trinitario   du Nicaragua. Au nez, les arômes de cacao sont légers puis en attaque, il est acidulé, puissant et intense ; pas d’astringence, pas d’amertume ; il est complexe
  • Le second est une tablette à 70% de Jardin chocolat également. C’est un trinitario   de Sao Tomé. Les fèves hybrides. En attaque il est puissant complexe, des notes poivrées, un goût végétal, un peu poussiéreux ce qui rappelle son terroir puisqu’il pousse sur des terres volcaniques ; en fin de bouche il est court
  • Photo de tablette shouka tanzanie
    Shoukâ Tanzanie 70%
    Shoukâ

    On passe maintenant à une tablette de la maison Shoukâ installée à Chamonix. C’est une tablette à 70 % un trinitario   neonacional, hybride. Au nez des notes de café, et de cacao. En attaque il est acidulé, notes fruitées, d’agrumes, de fruits rouges. Il est identifié Bio

  • Photo de tablette shouka Équateur
    Shoukâ Équateur 70%
    Shoukâ

    Le suivant toujours de la maison Shoukâ est aussi une tablette à 70 % d’origine Nacional Équateur. Des notes de bananes en attaque et en fin de bouche des notes anisées.

  • Photo de tablette shouka Philippines
    Shoukâ Philippines 53%
    Shoukâ

    Puis une tablette au lait 53 % toujours de la maison Shoukâ. C’est un trinitario   des Philippines des notes de caramel, de réglisse, dulce de leche. Pas de complexité cachée par le lait et le caramel

  • Photo de tablette La Baleine à Cabosse dark milk inde
    Dark milk inde 70%
    La Baleine à Cabosse

    Toujours de la Baleine à cabosses, un Dark milk à 70 % des Indes. Des notes de coing et de mirabelle en attaque. Il est granuleux, sec, insipide.

  • Photo de tablette La Baleine à Cabosse mexique
    Mexique 70%
    La Baleine à Cabosse

    Un autre de la Baleine à cabosses un noir à 70 % les fèves claires du Chiapas au Mexique Notes de fruits rouges, framboises. Des notes acidulées, on sent une fraîcheur due à la fève bonne longueur en bouche, bonne évanescence en fin de bouche

  • Le suivant est une tablette à 76 % d’origine Colombie du Sud, de l’Équateur au bord de l’océan Pacifique ; il est produit dans une coopérative il est rugueux et astringent
  • La dernière tablette est à nouveau une tablette de chocolat 70 % du Cameroun À l’œil il est clair. Il est produit par la coopérative Aristid des notes d’oranges, car la plantation est à côté de plantations d’orangers.
Ganaches la Reine Astrid
Ganaches la Reine Astrid
Stéphane Pontier

La dégustation se termine par deux ganaches de la Reine Astrid :
* La première est une ganache nature noire à partir de fèves du Cameroun également de la coopérative Aristide. La couverture est fine, la casse est franche, des notes poivrées. La ganache n’est pas grasse, elle est bien équilibrée
* Nous terminons sur une ganache lait. La ganache est infusée avec des graines de la paix c’est une sorte de Jujube. Ces graines sont utilisées comme épices couramment.

Un grand merci à Nadège qui a su nous présenter et nous transmettre le travail de ces chocolatiers engagés.